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Feuille paroissiale n° 44 du 6 novembre 2022

Feuille paroissiale – 32ème dimanche du Temps Ordinaire

On ne met pas le ciel en boîte

Penser le ciel à partir de la terre est toujours limité, décevant, réducteur. Pas plus qu’un bébé ne pourrait déduire et décrire ce qu’est le vaste monde extérieur depuis le ventre de sa mère, où ce qu’il vit – quoique réel – est très limité, pas plus nous ne devons succomber à la tentation de projeter sur le ciel, pour mieux le comprendre, notre expérience réelle mais limitée « d’enfants de ce monde ». C’est le piège dans lequel les sadducéens de l’évangile s’enferrent eux-mêmes : ils plaquent la réalité de la terre sur le Royaume, et aboutissent évidemment à une impasse.

Le Seigneur nous invite à faire exactement l’inverse : penser et comprendre ce monde qui passe à partir de la réalité du ciel qui l’éclaire, l’habite et l’oriente. Ce ne sont pas nos expériences de vie terrestre qui pourraient nous faire déduire ce qu’est la vie du ciel, mais c’est au contraire la Vie en plénitude, manifestée par le Ressuscité, qui nous donne de percer le mystère et la grâce de notre vie « de ce monde »… Ce ne sont pas nos expériences de paternité terrestre – belles mais souvent blessées – qui pourraient nous donner à comprendre la paternité de Dieu.

C’est au contraire la paternité de Dieu, première et unique, qui éclaire le sens de nos paternités terrestres et nous aide à les vivre bien… Ce ne sont pas nos alliances matrimoniales terrestres qui pourraient nous faire déduire ce qu’est l’alliance nouvelle et éternelle, mais elles sont dès ici-bas l’écrin privilégié, parfois douloureux, dans lequel des liens d’amour se tissent qui déjà portent et réalisent le « ciel ». C’est à la lumière de cet amour « qui ne meurt pas » qu’elles prennent alors sens et immensité.

Les sept frères du livre des Martyrs d’Israël, dans la première lecture, ne sont ni suicidaires, ni masochistes. Dans les vicissitudes de ce monde qui passe, ils sont habités par le sens « céleste » et éternel de la vie qu’ils ont reçue du « Roi du monde », et contre laquelle la mort ne pourra jamais rien. Il en va ainsi de toutes nos réalités quotidiennes : il y a toujours le ciel à discerner en elles, pour les comprendre et pour les vivre en nous en émerveillant.

+Père Pascal Nègre, curé

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