Feuille paroissiale du Temps Ordinaire
Il n’est jamais trop tard pour Dieu
On pourrait croire qu’une fois qu’on s’est prononcé « pour » ou « contre », il est trop tard pour bouger. Souvent d’ailleurs, on se trouve bien des raisons pour justifier la position qu’on a prise, on met même sa fierté dans le fait de ne pas changer d’avis, comme pour prouver qu’on a toujours raison par le fait de ne jamais reconnaître qu’on a tort. Et l’on cite à l’envi cette parole de Jésus :
« Que ton oui soit oui et que ton non soit non ».
Matthieu 5:37
Et pourtant dans l’évangile d’aujourd’hui, il n’en est pas du tout ainsi. Jésus a l’air d’aimer qu’on change, et même d’espérer encore que les grands-prêtres et les scribes changent d’avis à son sujet. Ça s’appelle se convertir : suivre le mouvement du cœur qui nous fait changer d’avis, non pas comme une girouette au gré des vents, mais comme un publicain ou une prostituée rencontrant le plus grand des prophètes, Jean Baptiste.
Le premier fils s’est prononcé… Mais il s’est laissé le droit de bouger, et son cœur a été remué par le si bon, le si doux mouvement du repentir. Il y est allé, travailler à la vigne. Et malgré la rudesse du labeur, il y est allé l’âme en fête, sachant bien qu’il revenait dans la volonté de son père, qu’il retrouvait sa place dans sa maison et dans son cœur. Sa fierté n’a pas pesé grand-chose, en regard de sa relation au père.
Ce premier fils est une étonnante image du Christ Jésus, qui a si peu de fierté qu’il a laissé son rang divin pour habiter comme un homme parmi les hommes. C’est sa relation au Père et son obéissance qui font tout le poids de son existence et déterminent sa trajectoire « jusqu’à la mort, et la mort de la croix ». Certes, il n’a jamais dit « non » à son Père, mais nous montre aujourd’hui que l’essentiel de notre vie à sa suite n’est pas dans ce qu’on dit, mais dans ce qu’on fait, en silence.
On n’est jamais trop grand pour être humble… Et pour se convertir, il n’est jamais trop tard !
Père Thomas Duthilleul
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