Feuille paroissiale – 2ème Dimanche du Temps Pascal
Ils avaient tout en commun…
La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme ; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais ils avaient tout en commun.
Voilà un résumé de la vie des premières communautés chrétiennes qui a de quoi nous intriguer, ou au moins nous interroger. Ceux qui dans le baptême sont passés avec le Christ de la mort à la vie et ont reçu le don de l’Esprit saint qui les fait entrer dans la vie divine, ceux-là ont « tout en commun ». Les disciples n’ont certes pas inventé le kibboutz avant l’heure mais ils ont compris qu’un lien profond les unissait.
Chacun aurait pu retourner chez lui et vivre tranquillement sa petite foi personnelle, isolé des autres. Chacun aurait pu tracer sa propre route en se retournant seulement de temps en temps pour se donner bonne conscience en vérifiant que tout le monde suivait. Ils auraient pu se confiner spirituellement et humainement et ils ont fait le choix du partage, le choix du don de Dieu plus fort et plus vrai que tout le reste. S’ils pouvaient tout mettre en commun, c’est parce qu’ils avaient accepté que Dieu leur avait tout donné.
Aujourd’hui, tout pourrait nous séparer, tout pourrait nous faire vivre chacun de notre côté : il importe donc, devant ce danger spirituel, que nous gardions à l’esprit, mais aussi sur nos lèvres et dans toute notre chair, que nous sommes vraiment membre d’un même corps. Si tous les gestes et toutes les rencontres auxquels nous sommes habitués ne sont temporairement plus possibles, il n’en demeure pas moins que par le baptême, nous sommes membres les uns des autres.
Oui ou non Dieu nous a-t-il tout donné ? Oui ou non avons-nous toujours quelque chose à partager ? Oui ou non notre vie est-elle remise dans les mains de nos frères et sœurs ? Peut-être ne réinventerons-nous pas le kibboutz, mais puissions-nous recevoir nos vies et les biens de ce monde en fils et fille ressuscités avec le Fils unique. Au long de ce temps pascal qui commence, laissons-nous envahir par la victoire du Ressuscité, que surgisse en nous la nouveauté de sa vie. Amen.
Édito du Père Baptiste MILANI, vicaire
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